Témoignages

Témoignage de Déki Youdon, ancienne élève à THF

"Il n’est bien sûr pas nécessaire de rappeler combien le Tibet a été marqué jusque dans sa chair, par la perte de sa souveraineté. Depuis 1959 et la fuite de Sa Sainteté Le Dalai Lama en exil, les Tibétains qui l’ont suivi et qui le suivent encore, ont du faire leur vie ailleurs, sous d’autres cieux.
Ce nouveau départ fût pour nous à la fois difficile et heureux. Difficile car la perte ou la séparation d’un bien ou d’un être cher est toujours très dur. Se retrouver en exil non pas par choix, mais par la force des évènements douloureux de l’histoire, l’est autant même pour un peuple profondément bouddhiste, en sursis.
Mais, ce départ fût aussi heureux car il permit au monde entier de faire connaître le Tibet autrement qu’à travers des contes. Une belle histoire commença, faite de liens noués par le Dalai Lama en occident.
Un immense élan de solidarité se souleva et de solides amitiés se sont créées. C’est dans cet élan de solidarité que s’inscrit le début d’une belle histoire entre vous, Marraines et Parrains d’Objectif Tibet, et nous, les enfants du Tibetan Homes Foundation à Mussoorie en Inde.
Armés de votre seule bonne volonté et bienveillance, vous faites partie de ces nobles cœurs, qui, par un destin mystérieux ou karmique (c’est selon les intimes convictions de chacun), ont voulu exprimer leur compassion pour notre peuple et nous aider, nous, qui devions refaire des racines sur un autre continent. Vous contribuez ainsi inlassablement à tisser des liens entre des êtres, pour que des mains se tendent vers d’autres mains. Sans vos dons, pendant de nombreuses années, nous n’aurions pas la joie d’être parmi vous ce jour. Votre action conjuguée à la volonté de la structure tibétaine mise en place par S.S. Le Dalai Lama continue à apporter le bonheur et l’espoir pour des milliers de jeunes tibétains. Cet effort commun a rendu notre communauté responsable, porteuse à son tour de l’espoir pour la survie de sa culture et de l’héritage du Tibet de demain.
Humblement et simplement, au nom de nos petits frères et sœurs du THF, merci de tout cœur à vous pour votre précieuse contribution".

Tashi Deleg

Deki Youdon
Une ancienne élève du THF, Mussoorie.

 

Témoignage des anciens élèves de Naropa:

Péma

"Péma : c’est au départ une histoire d’amitié. L’histoire d’une bande d’adolescents, amis depuis le collège, qui ne ratent pas une occasion pour se voir et qui préfèrent les tapis de yoga au foyer du lycée. L’histoire de jeunes idéalistes qui refusent d’accepter la situation tibétaine et qui, malgré la distance, décident de faire quelque chose. Tous ensemble, nous nous sommes engagés à soutenir Péma jusqu’à son indépendance financière.
Péma : c’était aussi une photo. Une simple photo, envoyée par l’association Objectif Tibet, d’un petit réfugié Tibétain de 8 ans. Il était tellement beau, dans sa tenue traditionnelle ! A l’époque, Internet n’était pas aussi accessible et cette photo était notre premier « contact » avec lui.
Aujourd’hui, notre bande d’adolescents a bien changé. Nous sommes tous adultes, notre travail nous prend souvent plus de temps que nous le souhaiterions et la plupart d’entre nous n’habite même plus dans le même fuseau horaire. Mais malgré tout, nous sommes toujours là. Toujours là à se réjouir ensemble des mariages, des naissances à venir, des déménagements et des nouveaux postes. Toujours là les uns pour les autres, lorsque le besoin s’en fait sentir. Toujours là pour Péma, qui a entamé des études d’économie à la faculté de Chandigarh, une ville du Nord de l’Inde.
Nous le suivons à distance, il nous raconte ses études, les périodes d’examens, ses vacances, la difficulté qu’il a d’être loin de sa famille restée au Tibet, sans nouvelles... Nous en apprenons plus sur les coutumes et les fêtes tibétaines, sur la situation des réfugiés sur place et sur les difficultés qu’ils peuvent rencontrer. Il est difficile de décrire le lien qu’on peut avoir avec un filleul, c’est un peu essayer d’expliquer comment on peut aimer quelqu’un qu’on n’a jamais rencontré.
Lorsque j’ai repris contact avec Péma après plusieurs années de silence, j’ai été surprise de le trouver presque adulte et je me suis rendue compte que pour moi, il était resté le petit garçon de la photo. Parrainer, c’est soutenir financièrement, mais c’est surtout soutenir son filleul dans ses efforts pour arriver à grandir, faire ses choix et construire sa propre vie, loin de nous, qui le connaissons finalement si peu.

Cela fait par mois :
Logement : 2000 roupies = 30 euros
Frais scolaires : 1000 roupies = 15 euros
Frais privés : 2500 roupies = 40 euros
Le montant n'est pas exactement envoyé tous les mois. Je fais des virements ponctuels un peu plus importants pour limiter les frais d'envoi des fonds. J'ai fait un budget annuel avec ce qu'on donne […] et je fais ensuite un envoi environ tous les 2 mois.

Pour le groupe, Aline"

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